12 May 1999
Loujniki Stadium,
Moscow
Attendance : 40 000
Referee M. Dallas
Il a refait le match, cent fois, mille fois, dans son esprit tourmenté. Entre deux brèves tranches d'un sommeil agité, grappillées dans l'avion qui le ramenait à Marseille. Il a revu l'action, cent fois, mille fois. Ce ballon a priori anodin, cette passe en retrait a priori facile. Il a senti à nouveau le souffle chaud d'Hernan Crespo lui parcourir l'échiné, entendu l'exclamation de Porato quand l'Argentin a jailli pour le lober et poser la première pierre de la stèle olympienne. Il tenait tant à cette finale, lui qui avait été privé, dix mois plus tôt jour pour jour, de la plus belle d'entre toutes, celle de la Coupe du monde. Alors, Laurent Blanc, capitaine malheureux, s'est repris la tête à deux mains et a, encore une fois, demandé pardon pour sa fatale (et inhabituelle) boulette: «Je suis vraiment désolé. Et j'assume. Ce but, il est pour moi: je rate complètement mon coup. Au lieu de frapper le ballon, je ne fais que l'effleurer du front.
C'est trop bête»... D'autant que, jusqu'alors, les Marseillais avaient plutôt bien mené leur barque. Avec les moyens du moment. Malgré les nombreuses absences (suspensions de Ravanelli, Luccin et Gallas, auxquelles était venue s'ajouter celle de Dugarry, décidée au lendemain des incidents de Bologne), l'OM a abordé la troisième finale européenne de son histoire de façon particulièrement déterminée. Loin de la chronique d'une mort annoncée, organisés et combatifs, les Phocéens ont, un instant, troublé le bel ordonnancement parmesan, parvenant même à se créer quelques fragments d'occasions qu'un vrai buteur (celui qui leur fait si cruellement défaut) se serait fait un devoir de convertir. Rolland Gourbis: «Pendant vingt-cinq minutes, nous avons largement fait jeu égal avec notre adversaire et cela nous donnait de l'espoir. En prenant deux buts en neuf minutes, il s'est transformé en cauchemar»... Car, à l'erreur de Blanc, a succédé celle de l'ensemble de la défense olympienne, dont a profité le duo Fuser-Vanoli. «Là, c'était plié», lâchera sobrement Pierre Issa.
C'était plié, oui. Et l'OM à bout de souffle, dans la nuit glaciale de Moscou, s'est alors lentement, inéluctablement dilué. Noyé dans un naufrage collectif, figé dans une impuissance que chaque arabesque inutile de Pires, chaque tentative d'un Maurice physiquement limité ou d'un Camara désespérément maladroit mettaient en évidence. Comme chaque minute, chaque action (quel troisième but: une pure merveille!) accentuait la différence de volume entre les deux formations, tous secteurs confondus. Entre un Parme au complet décidément impressionnant (une véritable machine à gagner qui, en deux matches de Coupe d'Europe, a passé neuf buts aux deux meilleures équipes du Championnat de France...) et un OM diminué et moribond, l'illusion n'a pas duré longtemps. Et loin de quelques exploits isolés, la finale de la Coupe de l'UEFA 1999 a, une nouvelle fois, mis en exergue les limites des clubs français sur la scène européenne et le fossé qui les sépare des meilleurs. Dans le sillon triomphal de la sélection nationale championne du monde, il est grand temps, pour les responsables du football de l'Hexagone, de se pencher sur la question. A moins qu'ils ne pensent encore, avec quelque navrante naïveté, que l'important est de participer...
Buts: Crespo , Vanoli et Chiesa
Avertissements: Asprilla (90 ) à Parme, Blondeau (50 ) à Marseille
PARME AC: Buffon - Thuram, Sensini, Cannavaro - Fuser, Baggio, Boghossian, Vanoli - Veron (Fiore, 75°) - Crespo (Asprilla, 83"), Chiesa (Balbo, 72e). Entr.: Malesani.
OLYMPIQUE DE MARSEILLE: Porato - Blondeau, EJIanc, Issa, Domoraud, Edson (Camara. 46°) - Bravo, Brando, Rres. Gourvennec - Maurice. Entr.: Gourbis.
Codec H264, Mkv
Bitrate 1200
Sound 128 kbps
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