Day 5
22 November 2011
Stade Gerland,
Lyon
Depuis qu'il fréquente ce monde-là et ses automnes, l'Olympique Lyonnais a tout connu, les sésames arrachés dans la douleur et les chemins pavés de fleurs, les passages dans un trou de souris et les qualifications faciles, mains dans les poches et doigts dans le nez, ce qui réclame un peu de souplesse, quand même. Mais en dépit de l'inconstance de son mode opératoire, Lyon n'a plus regardé les huitièmes de finale de la Ligue des champions à la télé depuis la fin de l'hiver 2003. Voilà bientôt neuf ans que le club lyonnais n'a pas joué un match européen un jeudi, mais à l'aube d'un OL-Ajax décisif, la menace de la Ligue Europa n'a pas attiré de longs commentaires à Rémi Garde, hier, en fin d'après-midi : « Laissez-nous jouer les matches.
22 November 2011
Stade Gerland,
Lyon
Depuis qu'il fréquente ce monde-là et ses automnes, l'Olympique Lyonnais a tout connu, les sésames arrachés dans la douleur et les chemins pavés de fleurs, les passages dans un trou de souris et les qualifications faciles, mains dans les poches et doigts dans le nez, ce qui réclame un peu de souplesse, quand même. Mais en dépit de l'inconstance de son mode opératoire, Lyon n'a plus regardé les huitièmes de finale de la Ligue des champions à la télé depuis la fin de l'hiver 2003. Voilà bientôt neuf ans que le club lyonnais n'a pas joué un match européen un jeudi, mais à l'aube d'un OL-Ajax décisif, la menace de la Ligue Europa n'a pas attiré de longs commentaires à Rémi Garde, hier, en fin d'après-midi : « Laissez-nous jouer les matches.
Le Real est devant, on dispute ta deuxième place à l'Ajax, c'était exactement ce que le tirage au sort laissait envisager. On répondra aux questions sur la Ligue Europa si on a à y répondre... » De fait, Lyon n'est pas dans une posture catastrophique. Il est juste obligé de gagner, ce qui peut arriver, parfois. La voie à suivre ? Battre i'Ajax, ce soir, et obtenir à Zagreb, lors de la dernière journée (le 7 décembre), le même résultat que l'Ajax face au Real. Si l'OL ne gagne pas, seul un 0-0 peut le sauver, a condition de reprendre à l'Ajax trois points et une différence de buts de + 7, dans deux semaines. Ce qui fait douter de cette équipe lyonnaise, c'est un peu tout ce que l'on a vu d'elle ces derniers temps, cette inconstance défensive, cette attaque émoussée, ces états de forme dissemblables, ce jeu de passes devenu étriqué et ces six défaites en neuf derniers matches qui décrivent son érosion et son essoufflement. Mais ce qui peut rassurer à son sujet, c'est l'appel de la Ligue des champions, le retour de plusieurs joueurs majeurs, notamment Bastos et Lisandro, et le constat que cette équipe d'Ajax est à peu près la même, mais en moins bien.
Car si l'attaque du grand club d'Amsterdam dépasse les standards constatés sous nos latitudes {dix-huit buts marqués lors de ses cinq derniers matches !), sa défense a tendance à se montrer pareillement généreuse, à l'image du gardien Ver-meer qui vient de prendre huit buts en deux sorties, sans compter celles qu'il a manquées. Lyon a assez de grands talents individuels pour mettre cette défense sous pression. Reste à savoir si ses qualités collectives, ce soir, lui permettront de contrôler le jeu néerlandais. Mais pour y parvenir, l'OL devra être infiniment plus performant dans la récupération et l'impact athlétique, un secteur qui pourrait souffrir, comme vendredi face à Rennes (1 -2), de l'absence de Maxime Gonalons. On ne peut pas se permettre de négliger l'équilibre quand on joue sur un fil. Cet OL-Ajax décisif, c'est exactement le genre de matches que Lyon gagne, en général. Qu'il gagnait ? Qu'il va encore continuer de gagner ? Un jour, la Ligue des champions rappellera sûrement à l'OL que l'accès aux huitièmes de finale n'est pas réservé aux abonnés. Mais les Lyonnais n'ont pas d'abonnement comme un passe-droit : ils en paient le prix, saison après saison, depuis 2003. C'est parfois facile, donc, mais ça l'est de moins en moins. C'est parfois difficile, et de plus en plus souvent. Mais il serait risqué d'écrire que ce Lyon-là n'a pas d'avenir. Il reste capable, en Ligue des champions, d'assurer un niveau bas dont seuls quinze autres clubs européens ne sont pas jaloux. Et puis, être obligé de gagner un match pareil, ce n'est pas seulement une fatalité. Pour la qualité et l'intensité du spectacle, c'est même une promesse.
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